“On va dans la nature que l’on pille de ses ressources” : l’acteur américain Joaquin Phoenix a à peine commencé son discours que le ton est déjà donné. Pendant une minute, Phoenix détaille chaque strate du processus économique et industriel qu’est le nôtre aujourd’hui, et pointe du doigt à quel point nos habitudes ne sont plus tolérables d’un point de vue environnemental et animal.

Loin de se lancer dans une prise de parole virulente et agressive, c’est les yeux brillants et la gorge presque nouée que l’acteur enchaîne les exemples et développe son propos devant une foule qui, d’habitude, s’attend à un tout autre discours - rappelons que le contexte est celui des Oscars, récompensant les meilleures productions cinématographiques. Mieux : il met en lumière des possibilités, véhicule un message d’espoir : “Les êtres humains (...) sont tellement inventifs, créatifs, et ingénieux ; et je pense que (...) l’on peut créer et développer des changements qui seront bénéfiques à tous les êtres sentients, et à l’environnement.”

Si l’on creuse davantage, on s’aperçoit en fait que ce discours n’avait rien de surprenant et qu’il n’y avait peut-être pas meilleur auditeur que celui choisi pour interpréter le Joker dans le film éponyme : Phoenix est aussi porte-parole de People for the Ethical Treatment of Animals (PETA), une association qui défend et oeuvre pour le droit des animaux dans le monde. Il apparaît comme un militant investi, qui est devenu végan depuis l’âge de 3 ans (seulement !).